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Dominique Van den Bergh

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La nouvelle saison débute à la galerie Espace-D avec un solo de Dominique Van den Bergh intitulé "La naine blanche". L'artiste présente un ensemble d'œuvres entièrement nouvelles, conçues dans le cadre de l'exposition et présentant une narration fluide, mais dont chaque pièce se suffit à elle-même. Le titre, énigmatique et imagé, fait référence au noyau stellaire résiduel à partir duquel se forment les nouvelles générations d'étoiles. Un présage poétique de l'inspiration de l'artiste pour l'exposition.

 

Inspiré par la nature, Van den Bergh se réfère à la philosophie d'Emmanuel Coccia sur la vie et les interactions des êtres vivants. Son travail en noir et blanc, raffiné dans sa technique mais aussi dans son imagerie, dépeint les mystères et les qualités magiques de la faune et de la flore. Des thèmes tels que le cycle de la vie, l'enchantement de la forêt, l'élégance des animaux, leur singularité et leurs énigmes sont au premier plan du travail de l’artiste. Mais sous la surface, elle explore le mystique, le silence, les liens qui unissent le monde vivant. "Si un arbre tombe dans une forêt et que personne n'est là pour l'entendre, est-ce que ça fait un bruit ?".

 

Dominique maîtrise la technique du lavis d'encre de Chine ; alors que le support peut être imprévisible et sinueux, les nuances et les strates contrôlées se superposent afin de créer un motif, et engendrent une profondeur comme si la surface du papier accueillait un monde souterrain. Des zones de lumière et d'obscurité dansent, guidées par ses coups de pinceau. L'or a également son rôle à jouer. Là où se trouvait autrefois un visage, un halo doré vient éveiller. Des grains de poussière, ou les restes d'une étoile, sont effervescents - comme pour masquer, pour aveugler même. Gracieux et quelque peu divin, l'effet contribue à l'anonymat des personnages de Van den Bergh. Un secret qui n'est pas exempt de mythes.

 

Pour l'exposition, l'artiste a soigneusement conçu une mise en scène. Avec une installation élégante, nous sommes enclins à nous attarder et à dénicher comme on le ferait dans le décor de l'artiste. En regardant par un trou, nous épions un homme. À leur tour, de nombreux yeux nous surveillent par derrière. « Le regardeur ne serait-il pas aussi à la place d'un animal ? Car la grandeur de l'œilleton est identique à la forme et dimension des yeux d'animaux... » Plus tard, des détails sont présentés sur des orbes en céramique. Ces cercles, un motif récurrent dans l'œuvre de l'artiste, offrent une délicatesse dans leurs courbes organiques.

 

Bien que l'imagerie, presque semblable à un portrait par la frontalité du sujet, soit assez directe, elle semble parler en vers une fois que notre regard s'y attarde. Métaphores ou allégories, étincelles et étoiles filantes, le gazouillis d'un oiseau, le regard d'un lézard. "La naine blanche" nous permet de plonger dans un monde fantastique et pourtant très physique, où les êtres vivants coexistent pacifiquement tout en sauvegardant leurs auras presque cryptiques. Dominique Van den Bergh a peint un monde doux et poignant. Nous nous octroyons une réelle pause du bruit de la ville dans cette magnifique exposition solo.

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