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Trouble furtif

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TROUBLE FURTIF

Mireille Liénard & Jacques Vandamme

 

Vernissage le jeudi 13 février, 18 h – 21 h

Exposition les samedis et dimanches

15 – 23 février 2025, 14 h – 18 h

 

« Une grande part de son œuvre est en effet imprégnée des idées de contradiction ou d’ambiguïté. La dualité fondamentale est la force brute, attractive ou répulsive, qui traverse l’humain, le monde ou le cosmos. » Roger Palm*

 

Mettant en scène les dernières œuvres de Mireille Liénard en duo avec Jacques Vandamme, l’exposition « Trouble furtif » ouvre ses portes le 13 février à la galerie. Le titre, intriguant et lyrique, nous invite dans l’univers des dualités, entre inquiétude et séduction, exploré multilatéralement en sculptures, dessins et photographies. Pour l’occasion, les deux artistes dévoileront des séries inédites, finalisées dans le courant de l’année 2024-2025.

 

 

MIREILLE LIENARD

 

Mireille Liénard est une sculptrice reconnue pour ses tons noirs et rouges, ainsi que ses installations monumentales et son travail sur le fil. Ses œuvres figurent dans de grandes collections et institutions, notamment au BAM à Mons, au Musée des Beaux-arts de Charleroi, au Grand-Hornu, ou encore au Musée d’Ixelles.

 

Pour l’exposition à la galerie, l’artiste se replonge dans la sculpture de grande taille (dont elle s’était écartée ces dernières années). Passionnée par la mythologie grecque, Mireille nous parle des Androgynes et de ces êtres en forme de boule que Zeus, s’alarmant de leur potentiel, sépara brutalement en deux moitiés pour les châtier de leur insolence. La boule androgyne, qui unissait homme et femme, se fendit en deux et divisa les sexes. Certaines sphères devinrent majoritairement mâles avec une touche de féminin, comme d’autres furent scindées également, ou encore plutôt femme avec une nuance masculine.

 

L’artiste explore ces rapports dialogiques. Elle lit et se cultive abondamment, ses œuvres naissent d’une recherche perpétuelle. Dans ses carnets, elle planifie méticuleusement ses futures sculptures où chaque élément prend vie avec raison d’être. Mireille se nourrit de mythes, d’allégories et de philosophies, pour réaliser des œuvres profondes et fascinantes, presque anthropomorphiques et riches en références.

 

Tels des totems, ses sculptures semblent s’ériger et grandir du sol. L’une d’elles jailli du mur. Avec des références anatomiques de l’homme et de la femme – la forme phallique et la fente de nos organes sexuels – l’œuvre incarne la complémentarité mais aussi le contraste. De plus, les matériaux se marient entre la douceur de la cire et du velours, la dureté de l’émail métallique et l’apparente lourdeur de l’œuvre. Entre vigueur et grâce, les formes et matières s’expriment et ne font plus qu’un.

 

Roger Palm écrit : « [...] beaucoup de pièces qu’elle conçoit trouvent leur force expressive dans la « tension » entre les éléments assemblés ; d’autre part, il s’en dégage une sorte d’intelligence sensible, qui transforme n’importe quelle matière en langage poétique ».

 

Mireille Liénard nous présente des œuvres qui nous attirent, qui nous intriguent, qui semblent détenir un passé, une individualité et un mystère inébranlable.

 

* Roger Palm est l’auteur du livre sur Mireille Liénard : « L’Art en Partage ».

 

 

JACQUES VANDAMME

 

Nous sommes heureux de réinviter Jacques Vandamme à la galerie, l’artiste ayant exposé plusieurs fois chez Espace-D, notamment en 2021 avec ses « Photo Graphies ». Pour l’occasion, Jacques présente une nouvelle série d’œuvres sur laquelle il travaille depuis 2023. Impressions sur toile ou sur papier, la série provient d’une image mère précise : celle d’un oiseau inanimé. Le cliché n’est pas morbide, ce n’est pas une fascination pour la mort, mais plutôt un intérêt pour la chute. Le résultat d’un effondrement. Une allégorie mystérieuse comme point de départ.

 

Jacques Vandamme se plonge dans les détails de l’animal. Il le photographie et puis entre dans l’image. Les détails de ses plumes, les lignes de ses ailes, les motifs dans son duvet - une grande beauté visuelle se dégage de la silhouette de l’oiseau et de toutes les subtilités de la forme. Ensuite, l’artiste dessine. Il réalise des séries de sketchs à l’encre, au crayon ou au fusain pour se familiariser avec son sujet et pour créer des textures à exploiter.

 

De l’observation vient la superposition. Pour Jacques, c’est l’opportunité de décortiquer et de retravailler l’image, la couleur, la technicité. Telles des gravures, ces œuvres sont des strates de matière. Ce sont des assemblages de traits, de jeux de pigments, des voyages graphiques, comme il écrit.

 

Finalement, sa pratique s’inscrit dans la mémoire. Le geste se traduit en chapitres, du sujet aux dessins préparatifs, du jeu digital au rendu final, c’est une procession de compositions et de mediums, presque comme des collages ou des traces d’un passage.

 

La représentation du feu ou de l’oiseau mort peut être menaçante pour certains - les flammes qui émanent comme inquiétantes, la mort comme obscure ou même écœurante. Pour d’autres, c’est une beauté douce qui prévaut, celle du repos et de la chaleur. Celle de la paix ou de même de la béatitude. Le symbolisme est libre d’interprétation.

 

Entre danger et délicatesse, les œuvres de l’exposition « Trouble furtif » nous attirent et nous questionnent. Une intrigue dualistique, une tension attrayante persiste et nous invite à plonger pleinement dans une œuvre, en profitant de sa poésie et des formes abondantes.

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