Point à la ligne
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Pour cette nouvelle exposition, nous sommes heureux de vous présenter un duo d'artistes façonnant l'abstraction via différents mediums et références. Nicolas Riquette et Guillaume Thunis exposeront de nouvelles œuvres réalisées pour l'occasion, l'un en 3D et l'autre en 2D, se faisant écho dans l'espace de la galerie. A leur façon, les deux artistes s'intéressent à l'acte même de peindre ou de construire. De plus, leurs pratiques ont pris une direction légèrement nouvelle que nous sommes fiers de vous révéler.
NICOLAS RIQUETTE
Nicolas Riquette (1988, Bruxelles) travaille en 3 dimensions ; pour l'exposition, l'artiste a rassemblé différentes tangentes de son œuvre dans des créations inédites. Connu pour ses constructions plus grandes que nature, il présente ici des sculptures verticales, faisant allusion à des modèles d'architecture mais aussi à des références au monde de l'art. Ces socles se tiennent fièrement debout, mais supportent également une pièce maîtresse. L'idée du piédestal et les notions de présentation de l'art sont des aspects importants de la pratique de Nicolas Riquette. En étudiant le système muséal, « en interrogeant le contexte de l'exposition, ses codes, ses règles, ses non-sens... », il a développé un ensemble autour de l'étude du cadre et continue de pousser le concept au-delà des formes.
Ses constructions s'appuient sur des bases architecturales mais aussi sur un amour de la géométrie, des diagonales, de la construction et de la structure. Édifices robustes, les œuvres de Nicolas sont épurées mais marquées par la main : les matériaux naturels sont tempérés, le bois industriel est parfois sali, le plâtre est sculpté artisanalement, les surfaces sont traitées de manière organique. Pour l'exposition à l'Espace-D, son travail sera, pour la première fois, teinté et coloré.
Nicolas Riquette voit également ses œuvres comme la représentation d'un système. Compartimentées, différentes pièces sont reliées entre elles comme une structure à l'image de notre esprit. L'artiste enseigne la sculpture à l'Académie et est confronté quotidiennement à des notions philosophiques et pédagogiques, il interagit directement avec des références artistiques et ne cesse de repenser et de façonner sa pratique sculpturale à la fois critique et visuelle.
GUILLAUME THUNIS
Guillaume Thunis (1991, Bruxelles) travaille en 2 dimensions, sur toile ou sur son support de prédilection, le papier. Inspiré par la calligraphie et les arts asiatiques, l’artiste explore la notion d'infini. Ses dessins et ses peintures en témoignent : des centaines de lignes ou de touches se succèdent dans des compositions abstraites. Si, de loin, cela semble parfait, à l'image d'une impression, c'est la notion du fait-main et de ses imperfections qui attirent l'artiste. Esthétiquement, le concept est remarquable en soi, mais il peut être étendu aux caractéristiques sociales : une base d’apparence solide qui abrite une personnalité complexe.
Armé de peinture bleu outremer, et parfois de quelques touches de rouge et de noir, Guillaume Thunis passe des heures à se concentrer sur des processions de traits. Ses œuvres sont fascinantes par la simplicité de leur aura. À partir de dizaines d'esquisses, l'artiste sélectionne une composition et lui donne vie à grande échelle. Pour l'exposition, Guillaume a travaillé des motifs inédits, délaissant les diagonales au profit de courbes et de motifs organiques.
Dans un état méditatif, l'artiste est parfaitement en paix lorsqu'il crée. Au-delà du résultat esthétique de son travail, les tableaux parlent d'équilibre, d'asymétrie, d'harmonie et de temps. Le temps est une caractéristique essentielle ; le geste et la répétition s'unissent à travers ce paramètre. Guillaume Thunis reste concentré sur son travail, ne s'égarant pas dans le choix des couleurs par exemple, afin de continuer à étudier sa technique et à développer méticuleusement sa pratique signature.