top of page

Ebullition

Ebullition_01_2025.jpg

FR

​

Claire Chapuis, Rosamonde Pacteau, Céline Prignon, Eve Vilain

 

Pour entamer la nouvelle année, Espace-D a le plaisir de présenter « Ébullition » - une première pour la galerie : une exposition qui mettra en scène les travaux de quatre jeunes artistes étudiantes ou récemment diplômées de L’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Provenant des quatre coins de l’académie, les artistes sculptrices, peintres, dessinatrices, entre autres, sont avant tout dans une recherche profonde. Chacune à sa manière, explore les thématiques et les techniques à la fois instinctivement et scrupuleusement, donnant lieu à une multitude de couches matérielles ou idéologiques. Cette richesse mène à des œuvres franches, le résultat d’années de travail mais aussi le début d’une carrière prometteuse dans les arts.

 

CLAIRE CHAPUIS

 

Claire Chapuis est dessinatrice, ses œuvres ne se limitent néanmoins pas au crayon sur papier. En plus de ses travaux au graphite, l’artiste réalise des éditions, des animations, des gravures et des installations. Claire accompagne aussi ses dessins d’écrits. Récemment, elle mêle des lettres à ses compositions. Son travail s’incarne en de médiums variés, sa pratique se diversifie en expressions formelles mais aussi dans un jeu narratif où la poésie se dessine.

 

L’artiste s’inspire de détails et d’images – provenant directement de peintures ou de la littérature – comme point de départ de ses dessins. Ensuite, avec la force de la mine de graphite, elle crée des strates sur le papier pour donner vie à ses compositions. Celles-ci font échos aux formes du corps, mais aussi à des forces naturelles. On y retrouve la géographie des lignes comme celles des montagnes, ou des modèles tels des feuillages. Ses dessins rappellent les illustrations de mythes antiques mais aussi des images d’un quotidien contemporain.

 

Utilisant, par exemple, la même composition exécutée en eau-forte et puis en aquatinte, Claire explore la diversité graphique des médiums. Mêlant technicité et un florissant cosmos narratif, son œuvre est à la fois corsée et délicate, emplie de facettes et de formes, de lignes et de textures, mais surtout de récits et de lyrisme.
 

ROSAMONDE PACTEAU

 

Rosamonde Pacteau est diplômée de L’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles depuis 2024. L’artiste travaille en série, commençant par un lieu et se traduisant en sculptures, photographies et dessins. Dans des sites industriels et de ses déambulations, elle saisit des matériaux de constructions, elle remarque des lignes et des courbes qu’elle photographie, elle repère et collectionne des textures et des motifs. Rosamonde se sert de tout cela comme matière première pour réaliser ses œuvres, en utilisant le moins possible d’éléments ajoutés.  De ce fait, tubes et tuyaux, rouleaux ou câbles, plaques et tuiles font partie intégrante de son lexique artistique. L’acier et le béton en sont des acteurs phares, même l'oxydation des matériaux sert de teinte et l'acier de dispositif de présentation.

 

Pour l’exposition chez Espace-D, Rosamonde présentera une nouvelle série dotée de touches bleues. L’artiste exposera ses photographies sur calques posées sur des dispositifs en métal longilignes, d’agiles constructions en arches d’acier, des sculptures rectangulaires avec abstractions de ciment (picturalité dans la matière sculpturale), ainsi que de petits formats muraux où les éléments de constructions jailliront de leur cadre. Ces œuvres formeront une installation dans l’espace, où lignes et contours danseront en se réverbérant l’un vers l'autre. Dans la force des matériaux de Rosamonde, une grâce et une élégance se dégage, le rudimentaire de l’industriel est redessiné et prends vie tel une mélodie de notes et d’échanges, des corps et des âmes soudain libérés.

 

 CÉLINE PRIGNON

 

Pour l’exposition chez Espace-D, Céline Prignon exposera la série “Gesticulation désarticulée”, le résultat de ses dernières recherches. Avec une formation d’archéologue, la pratique sculpturale de l’artiste est enrichie d’une forte base scientifique. Que ce soit de la gestuelle ou dans les thématiques explorées, l’identité archéologique – plus spécifiquement l’influence de l’étude des outils Préhistoriques – prends vie dans le travail de Céline. Mêlant prospection et expression, ses sculptures explorent les artefacts et les archétypes des formes, mais aussi leurs connotations et leurs influences dans l’imaginaire collectif contemporain.

 

Sa dernière série provient d’une étude sur le geste et la matérialité. L’artiste réalise des sculptures en creusant dans l’argile. En évitant de nombreuses phases formelles comme la moulure et la modélisation, celle-ci se focalise plutôt sur le démoulage, le nettoyage et polissage de la pièce, comparable aux étapes d’une fouille. Le travail se construit sur des formes négatives. L’artiste parle de “fossilisations de gestes creusés”. Ces empreintes mystérieuses ne se constituent qu’après le démoulage. Le mouvement étant la masse positive invisible qui nait dans la matière.

 

Semblant jaillir du sol, les sculptures de Céline Prignon représentent presque l’impulsion-même dans son élan. Côte-à-côte, elles se rencontrent en l’air – comme si leurs bases souterraines perforaient le sol. Ces racines imaginées sont encore un jeu négatif/positif. Le résultat libère des constructions presque géologiques, rocheuses, tactiles, emplies de mouvement, d’angles et d’ossature, célébrant la matière dans toute sa richesse et ses détails subtils.

 

EVE VILAIN

​​

Eve Vilain est peintre. Après plus d’une décennie rythmée par la danse, l’artiste s’est pris de passion pour une forme artistique plastique. Elle applique dans sa peinture le même amour du mouvement : ses œuvres à tailles humaines se visionnent avec le corps entier, tels des miroirs faisant face non seulement à notre regard mais aussi à toute notre personne physique.

 

L’artiste a développé une technique unique qu’elle applique à ses œuvres posées au sol de son atelier. Elle fait transpercer l’acrylique diluée à l’eau sur des chiffons qu’elle dispose ensuite sur sa base. Eve utilise toutes sortes de support : parfois un canevas classique, mais aussi de la toile de lin, du tissu, des draps ménagers, des chiffons en tout genre. La couleur transpire d’un textile à l’autre en créant des strates. Ses œuvres sont composées de couches de teintes, comme des transferts où l’outil prend une place intrinsèque dans l’œuvre finale. Ces coulées viennent se transposer l’une sur l’autre, comme des collages. La matière devient tactile comme si la couleur prenait une forme tridimensionnelle.

 

Les peintures d’Eve Vilain sont vives et ses formes spontanées. Un air de vie et de partage se dégage de son travail. Les tâches qu’elle crée s’enlacent. En contrôlant la durée de transfert ou l’intensité de la couleur, l’artiste mêle expertise et chance, donnant naissance à des possibilités infinies de compositions. Le mouvement est implicite dans ses œuvres, il se ressent dans les fuites de couleur, dans les formes généreuses, dans les textures liquides. Le résultat est un art vivant et des peintures qui nous emmènent avec elles dans un tourbillon d’abstraction.

bottom of page