Créahmbxl
Portraits de famille
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La galerie Espace-D est heureuse d’annoncer son exposition en collaboration avec le Créahmbxl « Portraits de famille », avec les œuvres de trois artistes : Kirill Patou, Nouzha Serroukh et Daniel Sterckx. Pour cette exposition estivale, qui se poursuivra exceptionnellement tout l’été jusqu’au 27 août, le Créahmbxl présentera une sélection inédite de portraits, chacun dans leurs jus, de trois plasticiens aux mondes singuliers. D’une puissance percutante, peintures, sculptures et dessins seront exposés dans une scénographie tant prenante que raffinée.
Avec une dizaine d’œuvres de grands formats, la première salle de la galerie amorcera avec vigueur l’exposition : les tableaux de Daniel Sterckx (Bruxelles, 1965) se succéderont comme effigies presque ensorcelantes. La puissance de son travail émanant de son geste précis et direct, mélangée au jeu de couleur vibrantes et aux personnalités de ses portraits, nous emportera directement dans le monde tourbillonnant de l’artiste. Ensuite, les dessins de Kirill Patou (Bruxelles, 1986) nous y seront dévoilés : tel des fiches, avec titres et listes descriptives, ses personnages aux traits noirs, androgynes, susciteront curiosité et attrait. Trois sculptures de l’artiste Nouzha Serroukh (Tanger, 1968) couronneront l’exposition avec des maternités, presque sacrés.
Depuis presque 40 ans aujourd’hui, le Créahmbxl (Création et Handicap Mental) propose des ateliers à des personnes en situation de handicap mental. Laboratoire d’expérimentation artistique, les participants y développent leur propre pratique de création et sont accompagnés dans la diffusion et l’évolution de leur travail. La diffusion des œuvres contribue à la reconnaissance culturelle et sociétale des artistes. Elle permet également la sensibilisation au handicap. Le Créahmbxl contribue de fait à positionner l’art outsider dans le champ de l’art contemporain et à promouvoir l’idée d’une différence créatrice. Espace-D est fière de collaborer avec le Créahmbxl avec cette exposition unique. « Portrait de famille » est à venir découvrir chez Espace-D à partir du jeudi 23 juin.
Daniel Sterckx
En amorce de l’exposition, les peintures hantées de Daniel Sterckx, dont les personnages aux regards concentriques évoquent des membres de sa sphère familiale. Basée sur le cercle nerveusement tracé, répété en décalage, l’œuvre est parsemée de tourbillons peints à l’acrylique et repassés au pastel ou au fusain. Seuls les corps se dessinent en zigzag ou parfois en larges traits horizontaux. L’ensemble : l’acrylique survoltée chevauchée par des empilements d’anneaux, produit des tableaux hypnotiques. On y verra la vibration du vivant ou le masque d’Hannibal Lecter, mais toujours l’œil emporté se fera derviche.
Kirill Patou
Kirill Patou est le père d’une large tribu androgyne. Fan de jeu vidéo, son dessin peu colorisé mixe chevaliers en armures et prénoms de femmes réelles, références aux icônes russes et à Tarzn ou Bakman, détournés, comme le reste, pour alimenter son univers personnel. Dans cette sarabande, les femmes aux mamelons épanouis portent toutes des sexes d’homme ou les hommes aux sexes pendants sont tous dotés de seins enviables. Bogosse (surnom auto gratifiant de l’artiste) ne donne pas d’explication à ce sujet. Il dessine à son gré des images qui créent des collisions dans nos têtes.
Nouzha Serroukh
Dans cette trilogie, Nouzha Serroukh sera la seule à dérouler un fil autobiographique évident : sa mère est décédée lorsqu’elle était encore enfant et de la terre qu’elle sculpte, Nouzha ne fait naître que des maternités. Ses figures, qui arborent des caractéristiques animales : trompes, oreilles pointues, dents filaments ou fanons, présentent un caractère presque sacré dans ce geste tendre d’enlacer le(s) nourrisson(s) qu’elles tiennent face à nous, soudé(s) à leur propre corps. Croisement impensable entre une créature aux organes des sens hyper développés et une madone classique, ces sculptures nous bouleversent par l’amour qu’elles dégagent et la finesse avec laquelle il s’exprime. A les regarder, des siècles d’histoire de l’art remontent à la mémoire dans une succession de Vierges à l’enfant, dont aucune pourtant, ne nous a semblé si simplement et si pleinement mère.